Extrait du texte publié dans le "Bulletin de l'Association Philomathique d'Alsace et de Lorraine 2006", tome 41, [2006] : 99-114.
L’Herbier de l’Université Louis Pasteur de Strasbourg comprend environ 400 000 spécimens de plantes. Il est divisé en plusieurs parties, l’herbier générale, du monde entier, les herbiers historiques (Nees von Esenbeck, Wallroth), des grandes collections mondiales ou européennes (Herbier Mühlenbeck, Herbier Schlumberger, Herbier de Boissieu), des vastes collections de cryptogames (algues, bryophytes et hépatiques, lichens et champignons), de plusieurs collections de centuries et de l’herbier d’Alsace (Dreger-Jauffret, 1998 ; Hoff, 1996 ; Hoff et Gradstein, 1990 ; Kapp, 1959).
Les plantes d’Alsace de l’Herbier Jaeger ont été intégrées en grande partie dans l’herbier d’Alsace qui comprend environ 80 000 spécimens. Au total 767 spécimens sont enregistrés, ce qui représente environ 4 % de l’Herbier d’Alsace. Celui-ci étant enregistré à 25 % environ, l’Herbier Jaeger d’Alsace pourrait rassembler environ 3 000 spécimens.
Un autre herbier, rassemblant des spécimens récoltés en France et dans les pays limitrophes, mais hors d’Alsace, rassemble environ 1 500 spécimens. Il se trouvait dans l’Herbier de la Faculté de Pharmacie de Strasbourg et est maintenant déposé à l’Herbier de l’Université Louis Pasteur de Strasbourg (STR). Il ne sera pas analysé ici. Enfin, un très important herbier d’Afrique occidentale, comprenant environ 10 000 exsiccata, est déposé au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.
Paul Jaeger a été un botaniste de terrain. Il a essentiellement collecté dans le Bas-Rhin, au niveau des collines sous-vosgiennes : les principales récoltes ont été réalisée à Altorf, Balbronn (10 spécimens), Dachstein, Dinsheim (19), Ergersheim, Obernai, Molsheim (25), Mutzig (15), Scharrachbergheim, Wangen (33), Westhoffen (11), Wolxheim (22), à Strasbourg et environs (45 spécimens), Illkirch-Graffenstaden (10), dans les Vosges : Belmont - Champ du feu (14), Oberhaslach (17), Wangenbourg, sur les bords du Rhin au sud de Strasbourg : Daubensand, Eschau (12), Gerstheim, Plobsheim (16) et au nord de Strasbourg : Killstet, Weyersheim, Drusenheim, Reichstett, Sessenheim, La Wantzenau et dans le Bruch de l’Andlau : Meistratzheim (11)
Dans le Haut-Rhin les collines sous-vosgiennes ont également été parcourues, mais avec nettement moins de spécimens : Osenbach, Rouffach, Sigolsheim, Westhalten, et des récoltes peu importantes dans les Hautes-Vosges, à Stosswihr et dans les vallée de Thann et de Masevaux, dans la Hardt : Heiteren, Hettenschlag, Wolfgantzen, le Sundgau (Friesen) et dans le Bassin potassique (Bollwiller, Staffelfelden).
En Lorraine, les sites halophiles, les prés salées de Vic sur Seille, de Lesey et Dieuze (15 spécimens) ainsi que la région de Bitche (20 spécimens) ont été étudiés. Enfin, on note quelques spécimens du Jura suisse et du Pays de Bade au Kaisertuhl.
P. Jaeger a, d’autre part, réalisé au moins 22 excursions botaniques en France et dans les pays voisins, de 1937 à 1975, mais presque chaque année de 1950 à 1964 et en a rapporté environ 1 500 spécimens d’herbier (annexe 1).
Les principales destinations sont :
Souvent, le botaniste sur le terrain récolte des plantes avec des amis et collègues. Paul Jaeger a collecté seul 683 spécimens. Des récoltes communes ont été faites avec R. Carbiener, E. Kapp et P. Lossaint. P. Jaeger a donné des doubles de ses spécimens à R. Engel et E. Kapp, qui les ont intégrés à leur herbier personnel. Il a reçu des échantillons des herbiers de R. Engel, F. Geissert, E. Issler, E. Kapp et E. Loyson.
Pour l’Alsace, il se dessine donc nettement une relation très forte avec Edouard Kapp, et des échanges importants avec Roger Engel et Fritz Geissert. Les compagnons de sorties étaient, outre E. Kapp, R. Carbiener et P. Lossaint.
P. Jaeger a aussi reçu des spécimens de la Société d’Echange des Plantes Vasculaires de B. de Retz.
Deux périodes de collectes s’individualisent, en Alsace : de 1926 à 1929 : 183 spécimens, donc fort probablement durant ses études de pharmacie, et de 1947 à 1962 : 458 spécimens avec plus de 50 spécimens pour les années 1949 et 1956. Autrement, P. Jaeger ne collecte que quelques spécimens par an.
Mise à part les deux pôles constitués par les collines sous-vosgiennes autour de Wangen et les Rieds au nord et au sud de Strasbourg, on peut observer que P. Jaeger a collecté de nombreuses spécimens dans les zones salées de Moselle, de Meurthe et Moselle et du bassin potassique du Haut-Rhin, probablement dans le but de faire une publication sur cette flore très particulière avec des collègues de Bâle (R. Carbiener, com. pers.).
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