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Réaliser un herbier

Matériel

  • Deux cartons forts en A3     
  • Une ficelle ou une sangle
  • Papier journal
  • Couteau, sécateur
  • Carnet de récolte
  • Crayon
  • Flores

Gravure d'un botaniste herborisant en montagne

  B. Verlot herborisant en montagne (1886)

Technique

Choix des échantillons

Un échantillon doit être représentatif du végétal que l'on veut illustrer.

S'il s'agit d'une plante herbacée, il faut récolter la plante entière, système racinaire compris, avec fleurs ou fruits, et si possible graines.
Pour les arbres et arbustes, récolter un fragment représentatif de rameau ou de tige, montrant de quelle manière sont insérées les feuilles, -l’insertion des feuilles est caractéristique pour une espèce donnée (feuilles opposées, alternes ou verticillées, présence de stipules, d’épine, de gaine, feuilles simples ou composées, etc.). L'écorce est aussi une caractéristique de l’espèce.

Boite d'herborisation

Où, quoi et comment récolter

Où collecter ?

On peut collecter des plantes partout sauf dans les Parcs nationaux, les Réserves Naturelles nationales ou régionales, les sites protégés ou sauvegardés (sites C.S.A.), les zones sensibles, etc. Les cartes des sites protégés ou sauvegardés sont disponibles sur le site de la DREAL. Une très bonne initiative est de faire un herbier sur la flore de sa commune ou de son quartier, avec les plantes les plus courantes.

Un certain nombre d’espèces sont protégées en Alsace. La liste est donnée en annexe. Il est interdit de les prélever.

  • Liste des plantes protégées en France - Arrêté 1982
  • Liste des plantes protégées en France - Arrêté 1995
  • Liste des plantes protégées en Alsace
  • Liste des plantes protégées en Lorraine
  • Liste des plantes protégées en Franche-Comté

Le but de l'herbier est de reconnaître sur le terrain les familles et les genres les plus fréquents. Il est conseillé de ne prélever que des plantes abondantes. S'il n'y a qu'un ou deux individus, il faut s'abstenir de cueillir la plante.

Que noter sur le terrain ?

Le nom de la famille, le nom scientifique de l’espèce (genre + espèce) si on le connaît, le nom vernaculaire (français), le lieu et la date de récolte, l’écologie du lieu de récolte (habitat ou milieu), une description morphologique de l’espèce (herbacée, arbuste, arbre) avec indication de la taille de la plante vivante et de la couleur des fleurs.

Les noms seront ensuite systématiquement vérifiés dans des flores (= ouvrages permettant de déterminer les plantes).

Un échantillon doit être représentatif du végétal que l' on veut illustrer.

Un spécimen d’herbier doit obligatoirement présenter les fleurs ou les fruits, avec si possible les graines. Un échantillon stérile n’a pas grand intérêt, sauf dans certain cas particuliers, comme pour la plupart des arbres et des arbustes de nos régions qui sont facilement identifiables sur les parties végétatives.

Il faut récolter également un fragment représentatif de rameau ou de la tige, pour montrer de quelle manière sont insérées les feuilles, car l’insertion des feuilles est caractéristique pour une espèce donnée (feuilles opposées, alternes ou en verticille, présence de stipules, d’épine, de gaine, feuilles simples ou composées, etc.). L'écorce est aussi une caractéristique de l’espèce.

Si la plante est très grande et qu il est impossible de la mettre en l'état dans l'herbier, on peut préciser la taille de la plante, et quel est le morceau prélevé, exemple : morceau d’inflorescence terminale pour la grande Consoude, Symphytum officinale ou préciser si c’est une feuille basale ou caulinaire. Les feuilles basales n ont pas toujours la même forme que les feuilles se trouvant sur la tige. De même, les feuilles proches de l'inflorescence peuvent avoir une forme différente de celles qui en sont éloignées. Et c'est évidemment une caractéristique de l'espèce en question.

Exemple : Hedera helix, le Lierre grimpant : coller juste une feuille n'est pas représentatif. Il faut avoir un morceau de tige, sur laquelle sont insérées des feuilles, ainsi que les crampons qui accroche la plante sur son support.

Pour la plupart des plantes, les faces supérieures et inférieures des feuilles ne sont pas identiques, il faut donc avoir au minimum deux feuilles par plante. Les graines peuvent être mises dans des petits sachets en papier.

Echenilloir

L'échenilloir permet de récolter des rameaux des arbres situés à plusieurs mètres de hauteur

Préparation et présentation des spécimens

Préparer les spécimens

1. Les plantes doivent être bien sèches et fortement pressées pour être bien conservées. Les 3 premiers jours de séchage le papier est changé tous les jours. Papier utilisé : mouchoirs en papier, en boite distributrice, car ils sont absorbants et le papier n'est pas acide ou papier journal à changer fréquemment. C’est important pour la conservation des plantes.

2. Les plantes sont fixées, avec soin, sur des feuilles de carton léger mais rigide, Les étiquettes, portant les noms de la plante, les dates et lieu de prélèvement, sont collées en bas à droite.

3. On n'utilise jamais de ruban autocollant type « Scotch » pour fixer les échantillons, mais du papier gommé que l'on coupe à la dimension voulue (de petits morceaux). On peut ainsi déplacer et replacer l'échantillon sans le détériorer. Des rouleaux de papier gommés se trouvent en salle de travaux pratiques et à l'herbier.

Des rouleaux de papier gommé - papier kraft gommé - sont en vente à la papeterie - Eclat de verre - au niveau de l'arrêt de tram "Porte de l'Hôpital" à Strasbourg.  

Comment présenter les spécimens d’herbier ?

Le spécimen collé sur un carton rigide doit être accompagné d’une étiquette avec obligatoirement les informations suivantes :

  1. Le nom de la famille en gras,
  2. Le nom scientifique de l’espèce (genre + espèce + nom(s) d'auteur(s),
  3. Le nom vernaculaire (français),
  4. Le lieu, l’altitude et la date de récolte, (le nom de la commune est obligatoire,
  5. L’écologie du lieu de récolte (habitat, formation végétale ou milieu),
  6. Une description morphologique de l’espèce (herbacée, arbuste, arbre) avec indication de la taille de la plante vivante et de la couleur des fleurs,
  7. Les usages s’il y a lieu (plante médicinale, tinctoriale, alimentaire, etc.).8. Le nom du collecteur.

Les spécimens seront rangés dans des chemises en plastique transparent souple et rassemblés dans un classeur à levier. Ils seront classés par ordre alphabétique des familles, puis des genres et enfin des espèces. En première page, la liste des spécimens par famille sera présentée.

Exemple de spécimen d'herbier collé sur un support

On peut également (facultatif) ajouter à la planche d’herbier des photos de détail des fleurs ou des fruits, ainsi qu’une photo générale de la station de collecte.

Etiquette de base Etiquette de collection d'herbier
 Divers types d'étiquettes  Divers types d'étiquettes

Exemples d'étiquettes

Les illustrations de cette page sont tirées de : Bernard VERLOT, 1886. Le guide du botaniste herborisant. Paris, Librairie J.B. Baillière et fils.

Exemple de réalisation d'un herbier : l'herbier de Guyane

Liens et compléments sur les herbiers

L'Herbier : un outil pour le botaniste (La Garance voyageuse) :

garance.voyageuse.free.fr/botanique/dep_bota3.htm

Pourquoi faire un herbier par Elisabetth Dodinet (tela-botanica) :

www.tela-botanica.org/page:herbier

Confection d'un herbier par l'Herbier Marie Victorin de l'Université de Montréal (Canada) :

www.irbv.umontreal.ca/wp-content/uploads/confection-herbier.pdf

L'herbier. Une référence scientifique et un outil pédagogique par le Conservatoire Botanique National de Mascarin (La Réunion) :

sciencesecole.ac-reunion.fr/herbier/herbier_mascarin2.pdf

Illustrations - Faire un herbier

Les deux grilles
Les sangles pour presser les spécimens
Les intercalaires pour séparer les spécimens
La presse prête pour le départ
La liasse au retour
La liasse au retour
Un spécimen prêt pour le montage
Un spécimen prêt pour le montage