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Utiliser un Herbier

Les principales utilisations des Herbier

1. Faire de la taxonomie – décrire de nouvelles espèces

La plupart des nouvelles espèces décrites dans le monde sont découvertes dans des herbiers. Chaque herbier comprend des spécimens indéterminés, ou mal déterminés. La comparaison des spécimens entre eux permet parfois d’identifier un groupe de plantes différentes des autres sur un ensemble de caractères. Après une recherche bibliographique et des visites dans d’autres herbiers ayant des spécimens du même groupe ou de la même région, il est possible de mettre en évidence un nouveau taxon. Il s’agit alors de le décrire en détail, de préciser les différences avec les taxons voisins, puis de lui donner un nom.

2. Déterminer ses propres récoltes

Les flores, même associées à des gravures et à des photos, ne peuvent présenter la totalité des caractères d’une plante. Pour des groupes difficiles, une comparaison avec des spécimens d’herbier bien déterminés est nécessaire. Cela est d’autant plus vrai pour des spécimens récoltés dans des pays qui ne possèdent pas de flores complètes ou de flores pratiques.

Aller à l’aveugle est à proscrire. Il faut d’abord utiliser toutes les clés possibles (même des clés mondiales) afin d’arriver à un certain nombre d’identifications possibles qui seront ensuite vérifiées dans l’herbier. En cas de doute, si rien ne correspond au spécimen récolté, l’envoi d’un double à un spécialiste du groupe peut être nécessaire.

3. Servir de référence pour des travaux de botanique au sens large

Une analyse chimique ou pharmacologique, une étude ethnobotanique sur une plante devrait s’accompagner du dépôt d’un spécimen de cette plante dans un herbier afin de valider la détermination. En effet, les déterminations peuvent être source d’erreur ou d’imprécision. Seul un spécimen, représentant physique de la plante, peut lever des doutes dans certains cas.

Méthode d’étude d’un groupe taxonomique à partir de spécimens d’herbier (ou de zoothèque)

Introduction

  • Choisir un groupe taxonomique : une famille, un genre de taille compatible avec la durée du stage. (Un genre de 15 à 20 espèces pour un mois).
  • Faire une synthèse taxonomique du groupe à partir de la bibliographie (nombre de taxons en Alsace, en France, en Europe, dans le Monde).
  • Donner les caractères généraux de la famille
  • Donner les caractères généraux du ou des genres étudiés.
  • Bibliographie – les Flores et les ouvrages de botanique systématique

1ère partie -  Choisir un herbier : herbier d’Alsace, d’Europe ou du Monde

1. Etude nomenclaturale de chaque spécimen

  • Vérifier la nomenclature.
    • France : tela-botanica
    • Monde : the plant list
  • Si le nom est correct OK. Chercher le protologue du nom et le noter.
    • Ex : Cardamine pratensis L., Sp. Pl. ed. 1 : 656 (1753).
  • Si le nom est synonyme, chercher le nom correct, écrire un déterminavit, noter la nomenclature.
    • Ex : Cardamine praticola Jordan, Ann. Soc. Linn. Lyon, sér. 2, 7 : 496 (1860).
      = Cardamine pratensis L., Sp. Pl. ed. 1 : 656 (1753) subsp. pratensis.

2. Décrire les informations de chaque spécimen

  • Saisir les informations inscrites sur l’étiquette dans un fichier Excel
  • Donner un numéro d’ordre Herbier de Strasbourg – voir Claudine
  • Nom de taxon inscrit de l’étiquette
  • Nom de taxon actuel si le nom inscrit sur l’étiquette n’est pas correct mais est un synonyme – vérifier dans le paragraphe ci-dessus.
  • Numéro du spécimen s’il y a lieu, inscrit sur l’étiquette
  • Collection(s) éventuelle(s) – voir avec Claudine
  • Nom du (ou des) collecteur(s)
  • Chercher le nom dans le référentiel des collecteurs de l’herbier
  • Date de collecte – en 3 champs, jour, mois, année
  • Localité. Rechercher la localité avec Geoportail pour la France, avec Google pour le reste du monde. Mettre les coordonnées lambert2 étendu pour la France, les coordonnées en degré minute pour le reste du monde.
  • Mettre si possible l’altitude de la station
  • Unité administrative. Noter l’unité administrative de l’étiquette, s’il y a lieu, puis rechercher l’unité administrative actuelle
  • Pays
  • Région (Land, Préfecture, Canton, Kreis, Département, etc.).
  • Pour le monde, mettre le code de l’unité la plus précise possible.
  • Pour la France, mettre le code INSEE de la commune
  • Noter l’habitat s’il y a lieu
  • Vérifier dans le fichier des collecteurs que les informations concernant la date de collecte et l’unité administrative de collecte sont compatibles.

2ème partie - Rédaction du rapport

Introduction

Généralités sur le groupe étudié

  • Famille – description, nombre de genres et d’espèces, répartition, usages
  • Genres – description, nombre d’espèces, répartition, usages

Si possible, faire une clé simplifiée des espèces (à la fin de la rédaction du rapport)

Les espèces étudiées

Pour chaque espèce :

  • Mettre la nomenclature (voir Inventaire de la Flore du Rhin supérieur)
    Ex : Cardamine pentaphyllos (C. Linnaeus) Crantz, Cl. Crucif. Emend. : 127 (1769)
    = Dentaria digitata J.B. Lamarck, Encycl. 2 : 268 (1786)
    = Dentaria pentaphyllos C. Linnaeus, Sp. Pl. : 654 (1753)
  • Décrire l’espèce – à partir du spécimen d’herbier et de la bibliographie : type biologique, taille, morphologie végétative, inflorescence, fleurs, fruits, graines
    Attention ne pas reprendre ce qui a été écrit pour la famille ou pour le genre, dans la mesure du possible, mettre juste les traits caractéristiques ou différentiels.
  • Indiquer la phénologie (dates de floraison, d’après les spécimens)
  • Indiquer l’écologie, les habitats
  • Indiquer la répartition générale
  • Indiquer la répartition des spécimens étudiés
  • Ajouter une note sur les collecteurs et les collections de l’espèce

Discussion : Les particularités de l’herbier de Strasbourg

  • Résumé sur le nombre d’espèce, la répartition géographique globale, les principaux collecteurs et les principales collections
  • Présence de spécimens types, s’il y a lieu
  • Nombre d’espèces à Strasbourg / nombre d’espèces total
  • Spécimens remarquables (spécimens anciens, espèces endémiques, espèces protégées ou liste rouge, etc.).

Note sur les spécimens types

Un spécimen peut être un spécimen type si :

  1. Il y a indiqué sur l’étiquette : type, typus
  2. Le nom de l’espèce n’a pas de nom d’auteur, mais est terminée par :
    • Nigella gallica mihi
    • Nigella gallica nov.
    • Nigella gallica sp. nov. ou spe. nov. ou nov. sp.
    • Nigella gallica nob.
  3. Le nom du collecteur = le nom de l’auteur de l’espèce
    • Orobanche alsatica Kirschleger, Prodr. Fl. Alsace : 109 (1836).
    • Type : [France, Haut-Rhin], Collis Turkheim pr. Colmar, Juni 1831, leg. Kirschleger (holo- STR).
  4. Le nom du collecteur = le nom de l’espèce
    • Iberis contejeani C. Billot, Annot. à la Fl. de France et d’Allemagne : 95, 99, 134 (1859).
    • Holotype : [France, Département du Doubs], Champvermol, C. Contejean et L. Parisot, Août 1856, in C. Billot 2418, Flora Galliae et Germaniae exsiccata n° 2418 (STR).

Attention, dans tous les cas, il faut que l’année de collecte soit inférieure ou égale à l’année de publication de l’espèce. Il faut également essayer de trouver la publication originale (le protologue) et voir si un spécimen type (ou plusieurs) a été cité, avec une date et une localité de collecte (le locus classicus).

Plan type d’une monographie de systématique botanique

1ère Partie – Généralités

  • Historique du taxon
  • Premières descriptions (protologue)
  • Positions systématiques anciennes et actuelles (ordre et famille)
  • Morphologie générale
  • Caractères particuliers s’il y a lieu – ayant un intérêt taxonomique pour le groupe étudié
    • Différents types de pilosité pour les Potentilla
    • Formes des feuilles pour les Sorbus
    • Parasitisme pour les Orobanche
  • Anatomie (s’il y a lieu)
  • Biologie
    • Pollinisation
    • Particularités s’il y a lieu (association avec insectes, mycorhize, etc.)
    • Hybridations
  • Ecologie
  • Biogéographie
  • Répartition dans la dition [1]
  • Intérêt économique et/ou historique, artistique, etc.
  • Statut
  • Protection
    • Liste rouge UICN
    • Présence dans des sites protégés
  • Matériel
    • Herbier / Bibliographie / Bases de données

2ème partie – Systématique

  • Description des taxon
  • Description de la famille (si la monographie porte sur une famille)
    • Nomenclature
    • Description
      • Appareil végétatif (type biologique, tige, rameaux, feuilles, racines)
      • Appareil reproducteur (inflorescence, fleur – sépales, pétales, androcée, gynécée – fruit, graines)
  • Bibliographie nomenclaturale sur la famille
  • Description du genre (si la monographie porte sur un genre)
    • Nomenclature
    • Description
      • Appareil végétatif (type biologique, tige, rameaux, feuilles, racines)
      • Appareil reproducteur (inflorescence, fleur – sépales, pétales, androcée, gynécée – fruit, graines)
  • Bibliographie nomenclaturale sur le genre
  • Clé des genres (si la monographie porte sur une famille)
  • Clé des espèces (si la monographie porte sur un genre)
  • Description des espèces
    • Nomenclature
    • Typologie
    • Appareil végétatif (type biologique, tige, rameaux, feuilles, racines)
    • Appareil reproducteur (inflorescence, fleur – sépales, pétales, androcée, gynécée – fruit, graines)
  • Variabilité infraspécifique s’il y a lieu
    • Ecologie, phytosociologie
    • Répartition géographique – carte de répartition
    • Noms vernaculaires
  • Autres usages (plantes utiles – agronomie, sylviculture, pharmacologie, autres usages économiques, etc.)
  • Discussion taxonomique ou nomenclaturale s’il y a lieu
  • Matériel étudié – Liste des spécimens d’herbier
  • Bibliographie sur l’espèce

Note : On ne reprend pas (en général) les caractères généraux qui ont été présentés au niveau systématique supérieur. La description des espèces portent uniquement sur les caractères différentiels entre les espèces).

Conclusion

Mettre en évidence s’il y a des spécimens remarquables dans la collection étudiée – nouveauté taxonomique, spécimen type, spécimens anciens ou de botanistes importants (rédacteur de flore ou de monographie, etc.), 1ère citation de l’espèce dans la dition, nombre d’espèces étudiés par rapport au nombre d’espèces en France, en Europe, dans le monde, etc.

 

Remerciements

Modifications nomenclaturales (s’il y a lieu)

Index des taxons (avec tous les synonymes)

Index des collecteurs et des collections


[1] Dition : la région géographique sur laquelle est faite l’étude taxonomique, par exemple : Forêt de la Robertsau, Massif vosgien, Alsace, France, Europe, etc.